Homme ou femme ? Quelle importance, au fond ? Que tu sois l’un ou l’autre, ça ne change absolument rien, n’est-ce pas ? Tu restes Rosario Espérance Daphn, ton caractère, ta façon d'agir et réagir face aux autres n'est nullement différente. Tu restes une personne parmi tant d’autres. Et tu n’est pas le personnage principal dans cette histoire, ni dans aucune autre. Tu as toujours été le personnage secondaire, celui qu’on voit peu mais qu’on trouve attachant et drôle. Celui dont on ignore la profondeur, mais qu'on apprécie tout de même. Alors qui es-tu vraiment Espérance ? Et pourquoi fais-tu de ton mieux pour rester un minimum observateur, fuyant discrètement les projecteurs malgré ton charisme ?

Très bien, la première impression est très importante. C'est pourquoi Espérance joue beaucoup de cette dernière ; un regard profond, de multiples piercings, un sourire envoûtant et un charme captivant. Une apparence à la fois mystérieuse et intéressante, une apparence qui multiplie les questions à son égard et fascine ses interlocuteurs. Et lorsque ses lèvres s'entrouvrent, c'est du charisme qui en déferle. Car oui, Espérance est charismatique ; son personnage déborde de charisme et capture les attentions aisément — ce qui est très utile pour couvrir une bévue. Ainsi, pendant que l'attention est centrée uniquement sur elle, c'est avec souplesse et discrétion qu'elle modifie quelques détails ; un mouchoir qui traîne furtivement mis à la poubelle, une cuillère en argent positionné de travers délicatement remise à l'ordre. Et ce, sans que personne ne remarque quoi que ce soit — sauf les plus observateurs à qui elle adressera un sourire enchanteur et un clin d'œil, dissimulant nombreux sous-entendus et rendant ses consciencieux particuliers à ses yeux. Ou du moins, essaie-t-elle de le faire croire. Manipulatrice est-elle, Espérance. C'est une véritable escroquerie, ses douces paroles ne sont que tromperies et ses sentiments factices — son coeur étant solidement protégé par un mur infranchissable. Elle aime faire croire de nombreuses choses, sans pour autant que ce soit la vérité ; car elle seule la détient et pour rien au monde elle ne la partagera. À première vue, cela semble être de l'égoïsme n'est-ce pas ? Pourtant, ce n'est rien de plus que de la fidélité. Car oui, Espérance est probablement le personnage le plus fidèle qui puisse exister, elle préfère largement mourir plutôt que donner des informations à quelqu'un d'autre — surtout si elle n'a pas confiance en la dite personne.

Hmm. La confiance, n'est-ce pas ? La confiance est difficile à obtenir, particulièrement la sienne. Pourtant, lorsqu'on est à ses côtés, on se sent bien. Espérance met facilement à l'aise, sa présence est apaisante et on n’a pas besoin de se tenir droit, d’avoir des manières privilégiées... Non, rien de tout ça. Car Espérance, elle s'en fiche particulièrement. Tout ce qu'elle souhaite, c'est simplement vous connaître, être avec votre véritable personne ; découvrir votre véritable personnalité et l'accepter sans rechigner. Elle souhaite vous comprendre et être l'épaule sur laquelle vous pourrez pleurer en toute sérénité. Et ce, sans aucun jugement. Et là, elle vous semble être comme une bonne soeur, n'est-ce pas ? Alors qu'encore une fois : ce n'est pas du tout le cas. Espérance aime vous étonner et détruire toute les images que vous pourriez vous faire d'elle. En vérité, Espérance vous demandera probablement de sortir avec elle pour jouer à des jeux vidéos, boire un coup ou autre chose. Dans le but de vous changer les idées après votre confession et de donner l'impression que votre personnage devient plus proche d'elle. Alors on rit bruyamment, on boit si vous avez l'âge et on fait la fête jusqu’au matin en jouant à des jeux vidéo. Du moins, si ce n’est pas en regardant ses revues pornographiques. Espérance reste une personne incroyablement perverse et qui ne possède aucune honte à s’exprimer sur des sujets tabous tels que la sexualité, étant très ouverte d'esprit. Elle parle de tout ça avec humour, mais elle peut tout aussi bien être sérieuse si son interlocuteur l'est. Alors avec elle, interdiction d'être timide. De toute façon, elle aime taquiner les personnes aux airs coincés.

Bref, vous l'avez compris ; Espérance est une personne très sociable. Elle est d'ailleurs très souriante et particulièrement expressive. Elle contrôle parfaitement ses expressions faciales ainsi que les sentiments qu'elle souhaite transmettre. C'est d'ailleurs une adepte de grimaces et d'humour avec une tendance à foutre sa fierté à la poubelle pour faire rire les personnes qui l'entourent. Très agréable, à première vue, elle semble totalement normale. Mais il ne faut surtout pas se fier à la couverture d'un livre sans en avoir lu les premières pages ; Espérance analyse absolument tout. Chacune de vos réactions, de vos tics et manies ainsi que vos habitudes passent au peigne fin. Si vous mentez, elle le découvrira en analysant vos gestes — même les plus discrets. Elle a été formatée pour ça dès son adolescence. Très observatrice et à l'écoute, elle reste néanmoins une personne incroyablement curieuse qui passe son temps à espionner tout le monde discrètement. Elle souhaite souvent tout savoir pour son plaisir personnel et c'est sans nul doute son plus gros défaut. D'ailleurs, continuons sur ses défauts : elle déteste avoir tort et n’admettra jamais son désavantage face à quiconque. Espérance reste une personne très têtue, elle tentera toujours de démontrer que ses sources sont fiables et de contrôler n’importe quelle situation. Par ailleurs, son arrogance peut parfois agacer de nombreuses personnes. Et elle a bien conscience des désavantages de ses nombreuses faiblesses de caractère.

Néanmoins, Espérance est intelligente. Elle connaît parfaitement ses atouts pour réussir quelque chose et sait en faire usage dans les moments opportuns ; elle est certaine que même ses plus gros défauts peuvent devenir des qualités. Et elle n'hésite pas à partager son optimisme, voir ses pensées utopistes avec autrui. Pourtant, elle n'a pas toujours été aussi positive et il existe une partie de son caractère qui est beaucoup plus sombre et qu'elle n'assume pas particulièrement. Elle ne l’avouera probablement jamais, mais elle semble apprécier le fait que des personnes lui courent après et prend un malin plaisir à jouer avec les sentiments amoureux de son entourage, même si notre demoiselle n’a aucune intention véritablement diabolique derrière tout ça. Sa fidélité amoureuse étant d'ailleurs inexistante, flirtant avec n'importe qui — n'importe quand. Toutes les semaines (voir les deux jours), c'est une nouvelle personne qui l'accompagne, vu qu'elle se lasse très vite de ses compagnons. Et ainsi, Espérance est devenue paranoïaque au fil du temps avec les bonnes surprises de ses exs, dont certaines ont laissé un certain traumatisme. Elle se fait d'ailleurs souvent des films, donnant des situations particulièrement drôle (pour nous). En vérité, son manque d'affection puis se rejet soudain provient d'un souvenir d'enfance, entre neuf et dix ans, Espérance a vécu un certain rejet provenant de son paternel.

Pour finir en beauté, Espérance déteste faire n’importe quoi sans avoir un plan en tête, elle réfléchi énormément dans sa petite caboche. De plus, elle aime se battre. La douleur qu’elle pourrait ressentir en se prenant divers coups ne semble pas la déranger spécialement, au contraire elle semble plutôt apprécier ce sentiment, du fait qu’il prouve qu’elle est en vie. (Espérance a très très peur de la mort) D’ailleurs cela semble parfois allez un peu plus loin qu’un simple sentiment appréciable, allant jusqu’à la rendre heureuse lorsqu’elle se bat contre un authentique rival. (Faith est la seule personne qu'elle considère comme son rival) Peut-être est-elle un peu masochiste, au fond. Concernant son travail, son travail c’est sa vie, voilà. Elle se donne à 200% et Espérance sait faire preuve de sérieux dans les moments importants et être délirantes dans les moments de détente. Elle aime particulièrement manger divers aliments sucrés et elle cache des revues cochonnes sous son lit (information vraiment importante ?? je ne sais pas hihi). Sinon, elle aime porter les plus jeunes sur ses épaules et courir dans les couloirs avec. Elle reste une grosse gamine. Pourtant, elle est un peu comme la déesse égyptienne Bastet ; elle est douce, mais également cruelle, attirante mais dangereuse.

Et je suis pressée de voir le visage de votre personnage lorsque le masque d'Espérance se brisera vraiment.

« Rosario,
Ils ne rentrerons pas. »

Pendant les secondes qui suivirent, ta respiration s'était arrêtée et ton cerveau avait cessé de fonctionner, ton sourire ayant été dévoré par l'accablante vérité qui se dressait devant toi. Seuls les mots qu'il avait prononcés résonnaient encore dans ton crâne tel un disque rayé, te détruisant plus encore. Des mots que ton esprit ne voulait pas assimiler, des mots qui te semblaient faux, dénué de toute logique. Tu ne pouvais simplement pas le croire, tu ne pouvais pas croire que tu ne les reverrais plus jamais. Ton père devait simplement se tromper, un mauvais rêve très certainement. C'était pourtant une si belle journée, tellement prometteuse. Le ciel était bleu sans aucun nuage à l'horizon, les oiseaux chantaient, le soleil réchauffait la terre et éclairait ton visage sans émotion apparente, ta bouche entrouverte, des yeux de poisson mort. Le temps s'écoulait désormais sans eux. Et ce monde continuerait de tourner sans eux. Maman et Prudence ? Brusque douleur, vérité écrasante, réalité dominante. Tu avais l'impression d'étouffer, tu avais l'impression que ton monde s'écroulait, que tes poumons voulaient directement sortir de ta cage thoracique, que tes côtes allaient déchirer ta chair, que ton cœur était tellement douloureux que tu allais mourir à l'âge de neuf ans. Tes genoux rencontrèrent le parquet de la grande bâtisse pendant que tes mains se pressaient contre ta poitrine, ton visage crispé de douleur. Et les larmes s'étaient mises à couler, incapable de t'arrêter. Et ta voix brisée résonnait entre les murs comme les couinements d’un animal à l’agonie. Les souvenirs affluaient dans ton esprit encore ignorant ; la sensation de la main de maman parcourant tes cheveux, le son de la voix de ton frère chantonnant à tes côtés, le beau sourire que ta mère affichait lorsqu'elle récupérait vos dessins qu'elle rangeait précieusement dans le tiroir de son bureau, dessins qu'elle comptait ressortir lorsque tu aurais eu vingt ans, lorsque tu aurais été adulte. Mais surtout, tu ne leur avais encore rien dit. Je t’aime, quels mots puissants. Ton père ne t'avait même pas pris dans ses bras ce jour-là, il avait détourné la tête, positionnant sa main devant son visage comme pour cacher l'expression qu'il arborait. Et toi, tu étais simplement désillusionnée et seule, avec la peur dévorante de mourir à ton tour un jour.

Les multiples décorations florales reposaient paisiblement contre la froideur des pierres tombales. Tout comme les corps, glacés dans les vestiges du temps, qui devaient reposer six pieds sous terre. C’était un lieu empli d’une tristesse infinie, mais qui permettait de se remémorer, à n’importe quel moment, de doux souvenir avec les êtres perdus reposant désormais en paix. La roche qui les identifiait était magnifiquement accessoirisée de diverses fleurs, certainement déposé par les familles ou amis qui passaient par là quotidiennement. Mais peut-être était-ce également l'employé qui s’occupait de cette incroyable décoration, pour embellir et rendre ce lieu sinistre plus réconfortant. Le nom gravé soigneusement devant la stèle sous tes yeux était un mélange de prénoms féminin et masculin ; « Violante Prudence Daphn » semblait-il. Ta grand-mère, présente à tes côtés, redevenait peu à peu silencieuse, abandonnant sa conscience dans les nombreux souvenirs qu’elle partageait avec ton frère décédé. Et toi, tu fermais délicatement tes paupières alors qu’un sourire se dessinait sur ton visage enfantin aux muscles détendus. Tu arborais un sourire dont toi-même, tu ne connaissais pas la signification. Néanmoins, tu savais que lorsque tes paupières s'étaient soulevées, ils avaient dévoilé un regard plus déterminé à vivre que jamais. Ce jour-là, tu t'étais juré de ne plus jamais pleurer. Cela te fera rejeter beaucoup d'émotions à l’avenir et t'obligera à ne jamais parler de tes cicatrices émotionnelles, mais tu deviendras une adulte indépendante Espérance. Et tu marcherais sur les traces de ton jumeau. Et tu réaliseras ses rêves à sa place, car tel est ton rôle. Tu finiras par accomplir votre promesse, peu importe les sacrifices.

Cela faisait plusieurs mois qu’ils étaient partis et tu n’avais cessé d’étudier. Les seuls et véritables moments que tu appréciais étaient désormais le temps que tu passais à l’école, à t’instruire et à jouer avec ton meilleur ami ; Faith. Chaque moment passé à ses côtés était un précieux trésor pour toi que tu ne saurais pas comment expliquer. Il te donnait la force de garder la tête haute et t’encourageais à idolâtrer le même chemin que ton défunt frère. Vous saviez tout deux que ça ne le ramènera pas, mais peut être pourrais-tu te sentir plus proche de ce dernier et surtout devenir comme lui ; qu’il puisse continuer de vivre en toi. C’est avec de telles croyances que tu avais attrapé ton livre de mathématique, tournant les pages jusqu’à atteindre les exercices demandés. Et ainsi, tu avais continué tes révisions avec la motivation nécessaire. Puis au bout d’une heure de travail acharnée, une pensée avait parcouru ton esprit ; des loisirs ? Tu en possédais, mais tu n'étais pas particulièrement bonne à ces derniers. Pourquoi ne pas les perfectionner ? Tu n'y avais pas pensé, cela pourrait être une bonne occupation. Il était temps de ressortir ton skateboard, ton vélo et tes consoles de jeux, même d'acheter de nouveaux livres. Avant le décès de ta mère, tu passais énormément de temps à t'occuper de cette manière, à t'amuser simplement à ses côtés, apprenant de nouvelles choses chaque jour. Et depuis quelques mois, tu n'avais plus l'envie de rien, sauf de passer du temps avec Faith et de poursuivre votre promesse avec Prudence. Il était temps de toucher à tout, tu devais continuer de vivre après tout.

Sentiments puissants, sentiments bouillonnants, sentiments débordants, tempête grandissante. Regard meurtrier à l'encontre de ton procréateur, ta voix dominante et tranchante résonnait entre les murs de ta chambre, ton espace personnel étant profané par une âme indésirable. Débordement, renversement, tornade de sentiments. Dispute inévitable. Ça ne faisait que quelques mois depuis l'enterrement de ta mère et de ton frère qu’il parlait déjà de remariage devant toi comme s'il s'agissait d'une simple séparation. Il est vrai que tes parents ne semblaient pas très proches, peut être que l'amour avait cessé depuis longtemps et que tu avais toujours fait en sorte d'ignorer cette réalité. Mais Espérance, peut être que ton père ne sait pas gérer ses propres sentiments, tout comme toi qui t'es enfermé derrière une solide carapace, protégeant la fragile personne que tu es en réalité. Peut-être que ton père ne sait pas gérer la perte d'un être cher, la culpabilité de ne pas avoir été à la hauteur aussi bien envers ta mère que ton frère. Mais Espérance, toi, tu t'en fiche. Derrière tous ses mensonges, tu ne demandais pas la lune. Tu voulais seulement son attention. Tu voulais seulement qu'il te prenne dans ses bras lorsque tu pleurais. Tu voulais être aimée dans cette situation de souffrance. Même si tu venais à le repousser sauvagement, tu voulais qu'il soit persistant. Mais Espérance, tu veux vivre par toi-même. C’est un paradoxe, une contradiction ; solitude, rejet. Quoi qu'il en soit, tu ne verseras plus aucune larme. Tu préfères largement ce sentiment de rage. Tu préfères largement que personne ne puisse avoir accès à ton cœur. De cette façon, plus d'abandons, tu n'auras plus jamais à perdre qui que ce soit, Espérance. Ni à être rejetée par eux. Car tu n'auras simplement jamais de liens avec eux pour commencer, ils n'atteindront jamais ton cœur, ils ne briseront jamais ce mur. Et cet homme qui t'avait désormais remplacé, toi et ta mère, serait renié à jamais.

Mariage, union légitime de deux personnes dans les conditions prévues par la loi. C'était ennuyant. L'amour, qu'est-ce que c'est déjà ? Certainement quelque chose d'inutile, quelque chose d'entravant. Leurs mains étaient intimement liées, tu soupirais. Leurs rires résonnaient dans l'église, tu roulais des yeux. Ils s'embrassaient, tu grimaçais de dégoût. Tu vins remarquer l'observation de Faith, tu lui tirais la langue malicieusement. Pourtant, lorsque la célébration vint prendre fin, tu t'es contenté de sourire et d'applaudir, tes lèvres mimant une congratulation à l'égard de ton père - alors que tu n'en avais rien à foutre. Et tu avais tourné les talons, quittant la salle, Faith à tes côtés. Il vint te caresser tes longs cheveux, te félicitant de ta conduite exemplaire avec ironie. Tu vins t'écarter, souriante et fière : « Je ne vois pas de quoi tu parles, c'est tout à fait normal que la fille félicite son propre père pour son nouveau mariage. » Superficielle étais-tu devenue. Et vous aviez quitté la cérémonie ensemble, Faith étant devenue l’unique personne en qui tu aurais cette confiance aveugle, partageant les mêmes souvenirs et la même douleur.

Des cartons, tout autour de toi. La maison était devenue méconnaissable. Les meubles avaient disparu, ayant tous été vendus. Seule la table avait survécu, pour le moment du moins. Tu vins déposer brusquement le dossier sur cette dernière, souriante. « Signe ses papiers, c'est pour le lycée de la défense. » Ton père haussa un sourcil, observant les feuilles se trouvant devant lui. « Je ne suis plus ton tuteur, Swann sera capable de le faire. » Étonnement. « Vraiment ?... C'est probablement la dernière fois que nous nous voyions dans ce cas. » Il vint rire. « Bien sûr que non, tu viendras me voir pendant les vacances en Amérique, n'est-ce pas ? » Dans tes rêves. « Bien sûr. » Et tu souris, un sourire à première vue authentique. « Rosario. Il te reste encore des affaires, elles se trouvent près de l'entrée. Et n'oublie pas ton vélo dans le garage. » Une voix féminine mais froide parvenait à tes oreilles, faisant disparaître ton sourire. Indifférente, tu répondis tout aussi froidement que tu n'oublierais pas, tournant les talons, quittant la salle, passant à quelques mètres d'elle avec ton dossier dans les mains sans même lui adresser un regard. Elle n'avait pas menti, toutes tes affaires étaient présentes, tes valises, tes cartons, tes sacs à dos, ton skate. Toutes ses affaires que tu t’étais appropriées alors qu’elles étaient à Prudence à la base. Swann arriverait bientôt pour t'aider à déménager sans encombre et tu décidas de faire un dernier tour dans la bâtisse où tu avais grandi en compagnie de ton frère. Bâtisse désormais en vente, ton père quittant le territoire pour aller s'installer en Amérique. C'est dans le jardin que tu vins grimacer, ta poitrine étant douloureuse. Un sentiment de haine s'était installé. Haine envers cette mère qui t'a abandonné trop tôt et qui avais pris ton frère dans sa chute, envers ce père qui l'a remplacé trop vite, envers toi-même ; l'escroquerie. Et à la place de tes larmes, c'était ton sang qui tachait tes ongles, ancrés dans ta chaire. Soudaine chaleur, une main s'était déposée sur la tienne, petite et fragile. Et tu avais relevé les yeux pour découvrir le tendre sourire de Swann : « Viens Rosa’. » À ton tour, un tendre sourire s'afficha sur ton visage, étouffant tes sentiments.

Ton adolescence s'était déroulé très rapidement, tu étais partie pour le lycée de la Défense à l’âge de onze ans, entrant en classe de sixièmes dans cet établissement strict et renommé au côté de Faith. Tu devais cette chance à Swann qui travaillait en tant qu’agent du ministère de la Défense, mais également à ton père qui était un général de corps d’armée. Et au fond de toi, tu savais qu’il s’agissait d’une obligation ; la mobilité de Swann étant un problème, cette école te donnait une chance d'avoir une éducation stable malgré la mobilité importante de ce dernier en t’offrant un enseignement de qualité et un système d'internat. Tes bonnes manières, tes connaissances et ton éducation, c’est à eux que tu leur dois véritablement, tout comme ton caractère un peu garçon manqué. Durant toute ta scolarité jusqu’à tes seize ans, tu avais été l’une des meilleures filles de ta promo et tout s’était déroulé comme le souhaitait ton référent. C’était donc avec fierté que tu te rendais dans le réfectoire, que tu rigolais bruyamment avec tes aînés et que tu t’étais accoudé à Faith en murmurant à son oreille droite quelques bribes de phrases, de souvenirs. Tu travaillais bien plus dur que n’importe qui, avec une grande motivation et détermination. Adepte de l'athlétisme et du théâtre, tu avais gagné deux magnifiques médailles en jouant dans une pièce traitant les sujets sensibles de la guerre ; celle de la citoyenneté et celle des anciens combattants et victimes de guerre. Pourtant, tes pensées ne se dirigeaient toujours que vers une seule et unique personne ; ton frère jumeau. Et toute cette gloire, c’était pour lui, pour sa mémoire. Ainsi, lorsque tu avais quitté le lycée de la Défense, la S.A.D. avait pointé le bout de son nez. Et tu avais quitté la France pour l’Amérique, entamant la formation.

FAITH - Ouvre. le. paquet.
ESPÉRANCE - Quoi ?! Non !
FAITH - Ouvre-le j'te dis !
ESPÉRANCE - Mais imagine il explose ! Ouvre-le toi.
FAITH - Hmm. Rosa, c'est des gâteaux. Et ils ont l'air bons !
ESPÉRANCE - Goûte, si ça se trouve ils sont empoisonnés !
Souvenirs de l'école militaire, lorsque Espérance avait reçu un étrange cadeau d'une ou d'un de ses fanatiques.

À l’âge de tes 21 ans, tu avais obtenu un master 2 équivalent d’un bac+5. Et tu pouvais désormais prétendre au titre de psychologue. De plus, tu as pu avoir accès au concours de recrutement de professeurs des écoles. Et ainsi, pendant trois ans, tu as enseigné à des enfants âgés de 6 à 11 ans tout en travaillant en parallèle pour la S.A.D. Et enfin lors de tes vingt-cinq ans, tu as intégré l’école Heroe’s Sup en tant que psychologue scolaire.

Elle sait parler Anglais, Français, Italien, Allemand et Espagnol.

FAITH - T'es un Hobbit en fait.
ESPÉRANCE - Je porte l'anneau mon pote.
Souvenirs de l'école militaire, Faith se moquant de la petite taille d'Espérance.

Elle est souvent fatiguée, car elle travaille énormément, mais officiellement elle dit que ce sont ses passions qui la rendent très fatiguée ; ce qui lui donne un air assez irresponsable. (alors que pas du tout, mais que voulez-vous) Elle possède trois appartements, assez éloignés l’un de l’autre et à des noms différents. Et quatre téléphones portables ; un personnel, un pour ses conquêtes, un pour son travail et un pour l’organisation.